Trois étapes de la méditation sont décrites dans les 8 membres du Yoga, qui figurent dans le texte des Yoga Sutras de Patanjali.
Dharana.
Dharana signifie concentration.
Lors de cette première étape de la méditation, il s’agit d’accoutumer notre attention à revenir toujours sur le même sujet d’observation, à chaque fois que le mental s’égare, se distrait.
C’est donc l’action de toujours ramener le mental sur l’objet d’observation choisit.
Le sujet d’observation le plus communément utilisé est: la respiration.
Prendre le souffle comme point d’ancrage est le moyen le plus simple de garder le mental occupé à observer un sujet en perpétuel mouvement.
Le mental a en effet beaucoup de mal, surtout au début, à s’arrêter sur un point fixe. Il aime le changement, la distraction.
La pratique de Darhana va donc être de ramener, encore et encore, notre attention sur notre respiration, d’observer l’air qui entre par les narines, son passage dans la gorge, sa descente le long de la trachée, la cage thoracique qui se gonfle, la peau du ventre qui se tend, puis le trajet inverse, etc…
C’est la manière la plus accessible de garder le mental connecté à l’instant présent, et de toujours le ramener à cet instant, à chaque fois qu’il se distrait et s’éparpille.
On peut aussi prendre comme objet d’attention, la flamme d’une bougie, regarder une rose, une image sainte, etc…
Ou encore (et c’est la 2ème étape de la méthode Vipassana), nous pouvons observer nos sensations physiques, des orteils jusqu’en haut de la tête. Sans les juger, sans les repousser, les nier, ou nous y attacher, et refaire le chemin inverse, encore et encore…
La gare
Prenons l’exemple d’un passager sur le quai d’une gare, qui regarde les trains de pensées passer.
Plutôt qu’être celui qui monte dans le train des pensées à chaque fois qu’un fil de pensée apparaît, et être emporté, nous choisissons d’être celui qui reste sur le quai, et regarde les trains arriver en gare, puis repartir, en choisissant de ne pas monter dans les différents trains. De rester observateur.
Une fois que cette première étape devient coutumière, à l’aide d’une pratique régulière, l’esprit devient naturellement un peu plus calme à chaque fois, alors la deuxième étape peut apparaître.
Dhyana.
Dhyana signifie méditation, contemplation.
Cette deuxième étape de la méditation se manifeste lorsque l’esprit est calme, les pensées inexistantes, ou peu nombreuses, de manière à laisser la place d’entrevoir et d’expérimenter ce qui est présent derrière le rideau des pensées.
Le mental s’étant habitué à rester focalisé sur 1 point, finit par disparaître, ne serait-ce que pour 2 ou 3 secondes au début. Les pensées rejaillissant bien vite “c’est donc ça Dhyana…”
Puis progressivement de plus en plus longtemps, l’être humain devient pleinement conscient, sans focus particulier, en l’absence de pensées.
C’est un état serein où ni le temps ni l’espace, ni le corps n’ont d’importance.
Le ciel
Prenons l’exemple d’un ciel très nuageux, les nuages représentant les pensées.
Lorsque je regarde ce ciel, je vois tout d’abord les nuages, plus ou moins gros, avec leurs différentes formes, etc…
Je laisse les nuages passer dans mon champ visuel, sans souhaiter les voir disparaître, ni les effacer, ni les ignorer. Je les accepte simplement, mais m’en détache, sans leur accorder d’importance.
Petit à petit, défocalisant mon attention, sans rien attendre de précis, de l’espace va apparaître entre le passage des nuages.
Un espace de ciel bleu, spacieux, calme, serein.
Cet espace a toujours été là, mais je ne pouvais pas le voir car il était dissimulé par le flot des nuages.
Samadhi
Samadhi est l’étape ultime de l’éveil de l’être humain, où la séparation entre notre corps physique et le grand tout, n’est plus ressentie.
Un état de paix et d’extase où l’être se fond dans l’instant et transcende son identité, en profonde connexion avec le Divin.
Un état vibratoire où l’être réalise que tout est en lien, que le champ énergétique qui relie toute les choses vivantes est aussi relié à notre corps.
Nous ne sommes plus juste une enveloppe charnelle définie et séparée (comme nous le font croire nos yeux) mais plutôt un lot de cellules qui vibrent en permanence et sont interconnectées entre elles mais aussi avec le champ énergétique qui relie chaque chose, ou la “divine Matrice” comme l’appelle Greg Braden.
L’être devient Un avec l’univers.
Il est important de garder à l’esprit qu’il n’y a pas de but particulier à atteindre, et que chaque étape de la méditation nous apporte son lot de bienfaits.
La recherche d’un but à atteindre ne pourrait que nous éloigner de ce but recherché.
C’est le chemin qui est important, l’expérience de ces instants de sérénité, aussi courts soient-ils.
Et même lorsque les pensées reviennent durant la méditation, les regarder comme un film au lointain, sans être happé par ces pensées, pour prolonger l’état de non-pensées, baignée dans la présence, espace de joie, de plénitude, intemporel.
Alors savourons le voyage, sans but particulier. Restons curieux, ouverts, confiants.
Pour plus d’informations sur Samadhi, je vous recommande le film: Awakening Mind
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