Vous est-il déjà arrivé d’avoir l’impression de “courir après le temps”? De regretter que les journées ne fassent pas plus de 24h? D’être débordé, de faire des listes de choses à faire, qui jamais ne finissent?

Nous avons souvent l’impression que la vie est un tourbillon qui s’accélère, un train en marche à grande vitesse, que l’on a le plus grand mal à faire ralentir.

Pourtant certains disent que le temps n’existe pas, en tout cas pas de manière linéaire, et qu’il est “relatif”. Les métaphysiciens nous apprennent que la notion de temps est en lien avec la conscience.

La technologie, paradoxalement, nous a permis de nous libérer du temps, en nous facilitant les tâches ménagères, avec les inventions de machines toujours plus performantes, de moyens de transport et de communication toujours plus rapides.

Nous avons parallèlement augmenté nos désirs et nos aspirations à produire, communiquer, et nous déplacer toujours plus et plus vite.

Le culte de la vitesse provient de l’exigence de la performance, de la rentabilité, mais aussi de l’accès illimité à d’infinis potentiels.

Cette nouvelle aliénation subtile génère une accélération collective exponentielle, avec la numérisation totale de notre société, signe d’un déséquilibre.

A l’ère du numérique, nous nous retrouvons happés par les technologies, auxquelles il est si difficile de nous soustraire.

Elles mobilisent nos principaux sens et nous coupent de nous-même, nous réduisant en esclavage, en réclamant toujours plus de notre temps et de notre attention.

Les informations, les nouvelles versions, se succèdent à un rythme grandissant, nous mettant dans un état de bouleversement permanent, car la vitesse des changements est supérieure à notre capacité d’intégration cognitive.

Nous sommes forcés de nous adapter, et d’accélérer.

Les transformations de nos sociétés avec leurs lots de crises et d’incertitudes,  ajoutent encore à ce sentiment d’accélération, et au sentiment d’être débordé et de ne plus savoir où donner de la tête. Bercés par l’illusion que si nous disposions de plus de temps, nous pourrions y arriver!

Résultats: stress, anxiété, sommeil perturbé, épuisement psychologique,“burnout”, maladie, etc…

Dans un monde où nous avons accès à tant de choses, le temps lui continue de nous résister.

La solution? Changer de paradigme.

Pour ne plus être aspiré involontairement par l’accélération du monde moderne, il nous faut changer notre vision du monde, et notre notre relation au temps.

Passer de l’agir et accélérer, à être et savourer. Cela nécessite l’abandon de nos croyances quant à l’obligation constante du mouvement et de l’action. La vie alternant naturellement entre ces 2 pôles: mouvement et action versus immobilité et être.

Oui, mais comment faire pour ralentir?

On peut commencer par faire de petites pauses dans la journée, en nous connectant simplement à notre respiration. Puis reprendre notre activité, mais avec plus de conscience, être à ce que nous faisons, entièrement, en restant calme en notre espace intérieur. Cela va à l’encontre du “multi-task” soit-disant apanage des femmes 😉

Cela nous oblige aussi:

  à revoir nos ambitions, car à vouloir toujours plus, on perd la qualité de chaque chose;

  • à nous imposer de ne pas zapper d’un sujet à l’autre, ou d’une activité à l’autre;
  • à prioriser ce qui est important;
  • à terminer ce que nous avons commencé, avant de passer à autre chose;
  • à ne pas répondre à toutes les sollicitations sociales ou professionnelles;
  • À ré-apprendre à dire “non” avant de s’engager, et poser nos limites, aux autres, mais aussi à notre propre égo!

Ces pratiques d’organisation, si elles vont pouvoir nous aider, ne seront toutefois pas suffisantes pour retrouver la maîtrise de notre temps de manière durable.

Les pressions économiques, sociales et administratives nous tiennent en otage.

Pour retrouver notre propre rythme, il va nous falloir dépasser nos peurs: de manquer d’argent, de décevoir, de ne pas faire assez, mais aussi d’y prendre plaisir…

Pour ralentir durablement il va falloir sortir du conformisme, du perfectionnisme, de l’altruisme, car on peut passer sa vie à tenter de satisfaire autrui, sans jamais oeuvrer à ce qui nous passionne vraiment, et passer ainsi à côté de notre vie.

Ralentir quand on croit avoir des obligations et des problèmes à résoudre paraît fou. Il faut donc de la foi et du courage pour se lancer.

Par exemple, si nous nous sentons débordés, aller marcher, cela permettra de nous éclaircir les idées.

Ou encore décider de faire quelque chose que l’on a toujours voulu faire, mais que l’on n’a jamais pris le temps de faire.

Ralentir est un pari, un saut de la foi. Ça n’est pas un objectif, mais bien un moyen de vivre en conscience et de retrouver la Joie.

Cela crée des résultats positifs et de nouvelles potentialités.

Nous arrêtons de nous disperser pour nous concentrer sur les buts choisis en conscience.

Nous sommes plus concentrés et plus efficaces.

Nous sommes plus disponibles pour notre entourage. Nous améliorons nos relations.

Nous sommes plus centrés, et plus en contact avec nos émotions.

Nous voyons les choses plus clairement.

Nous sommes plus intuitifs.

Re-devenir maître de notre temps est un acte d’amour de soi: vivre en nous offrant des moments hors du temps, des fragments d’éternité.

En prenant notre temps, sans peur d’en “perdre”, nous allons re-découvrir le temps de la nature et du vivant. La présence à nous même et aux autres, loin de nous ralentir, va nous faire gagner du temps, notamment au moyen des synchronicités. Cela requiert néanmoins de l’attention pour maintenir cette posture d’ouverture qui laisse le temps travailler pour nous et rectifier nos conditionnements psychologiques qui nous ramènent à la peur de manquer de temps.

Prendre notre temps est le plus beau cadeau que l’on puisse s’offrir.

Prendre le temps de faire ce qui nous “nourrit”.

La pratique de certaines activités sont spécialement propices à cet apprentissage de présence: jardiner, méditer, marcher en silence dans la nature, créer, danser, lire un livre à un enfant …

Plus on est présent, éveillé, sans pollution mentale, plus le temps ressenti est long.

C’est une rencontre avec la liberté et l’autonomie intérieures.

Une expérience de lâcher-prise et de confiance dans la vie.

Faire UN avec notre univers interne, le ressentir, le connaître, l’accepter, le vivre.